l'Humanité du 10/04/07 |
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Écrit par Claude Larrodé | |
05-05-2007 | |
Journal l'Humanité Rubrique International Article paru dans l'édition du 10 avril 2007. L’univers du Che revisité Colloque . Une conférence internationale tenue à Pau, réunissant des spécialistes, a démontré l’actualité de la pensée du célèbre guérillero. « Il faut décrocher du mur le poster du Che ! » Tel fut le fil conducteur du colloque international consacré à l’éthique de la pensée du révolutionnaire, organisé conjointement les 5 et 6 avril, par les universités de Pau et de La Havane, et qui a réuni une vingtaine d’universitaires et de chercheurs. Cette conférence était le point d’orgue de la quinzième édition du festival latino-américain de l’association CulturAmerica. Deux jours durant, cette rencontre, « scientifique et populaire », selon l’expression de l’un de ses organisateurs, l’universitaire palois Jean Ortiz, s’est attachée à dépasser les clichés, le mythe Che, en mettant à nu le caractère novateur de ses pensées. D’abord convient-il de définir le concept d’éthique pour comprendre la dimension du Che. « Une construction permanente (...) collective et individuelle de valeurs autour d’un paramètre : la vie dans toutes ses dimensions », a suggéré François Houtart, président du conseil d’administration de la fondation Tricontinentale. Compagnon de route de Fidel Castro et des barbudos de la Sierra Maestra, dans l’aventure laborieuse mais réussie pour libérer Cuba de la dictature de Batista, le Che a été aussi ministre de l’Industrie, un internationaliste dans l’âme. Un révolutionnaire dont les critiques à l’égard du socialisme réel ont constitué un précédent. Mais, rappelle l’éminent spécialiste cubain, Carlos Tablada, le Che « ne s’est pas limité à la critique (...). Il a développé une pensée et une culture alternatives, différentes de la vision capitaliste ». Cette pensée critique, en évolution permanente, est « à contre-courant » de son époque, « parfois contre lui-même », a précisé la chercheuse Janette Habel, une réflexion ramenant aux sources du communisme, où l’émancipation de l’homme et la construction de l’alternative au capitalisme sont consubstantielles. Les récents bouleversements politiques observés en Amérique latine ne démontrent-ils pas finalement l’actualité de ses propos en dépit du discours de la « fin de l’histoire » annoncée depuis l’effondrement de l’URSS et du camp dit socialiste par les idéologues de la pensée hier encore hyperdominante ? « Momifié, le Che devient moins dangereux », avertit Jean Ortiz. Alors que l’on célébrera en octobre prochain le 40e anniversaire de la mort du Che, ce colloque était une invitation à entrer dans la matière vivante de l’héritage du Che, en évitant deux écueils : la mythification et la sous-estimation. Car le Che reste synonyme de révolte, de subversion. « Le seul fait de choisir ce symbole n’est pas si frivole », a insisté l’Argentin Nestor Kohan. Un appel à pénétrer dans l’univers du Che pour mieux découvrir la modernité de sa pensée. Cathy Ceïbe |
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Dernière mise à jour : ( 05-05-2007 ) |
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